Mon commandement, le voici

Si l’on demande à un musulman de fournir une définition sur Dieu, il répondra sans doute par la formule Allahu akbar, « Dieu est plus grand [que tout] ». Pour nous chrétiens, la révélation entière se condense dans la formule johannique « Dieu est amour » (1 Jn 4, 16). Jésus est venu pour nous dévoiler l’identité de Dieu, et surtout, pour la forger en nous, d’où son commandement : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12), livré à un moment triplement crucial de sa vie.

• À la veille de sa Passion, comme un père de famille qui, avant de mourir, rassemble ses fils et ses filles pour leur donner ses commandements, les plus essentiels et les plus difficiles à mettre en pratique. La charité, c’est ce qui est le plus difficile à vivre. Il nous suffit de jeter un regard sur nos réalités, à toutes les échelles, pour nous en rendre compte.
• Après le lavement des pieds. Le commandement d’amour n’est pas nouveau en soi (Lv 19, 18). La nouveauté que Jésus apporte se cristallise dans l’élément comparatif « comme moi ». Le propre de l’amour chrétien, c’est de s’abaisser ; laver les pieds d’autrui, c’est le considérer toujours digne d’être aimé et servi.
• Après que Judas Iscariote a quitté la scène. Le disciple traître s’est rendu esclave des ténèbres. Plus de place dans son cœur pour la charité. Toujours est-il que Jésus ne l’exclut pas du cercle de ceux que l’on doit aimer. Il a lui-même fait preuve d’amour à son égard en lui lavant les pieds et lui donnant la bouchée ; ce faisant, il a déjà triomphé sur les forces sataniques qui avaient enchaîné le malheureux disciple (Jn 13, 27).

L’amour est plus grand que tout : voilà comment arrive-t-on à concilier les deux formules sur Dieu. Jésus, en nous livrant son nouveau commandement, est désireux de nous faire participer à sa majesté et à sa grandeur. N’est-ce pas pour cette raison que l’on dit que les saints et les saintes sont les grandes figures de l’humanité ?

Père Mario AL HABR, prêtre étudiant